Saturday, March 17, 2012

YIVO comment



Dina Abramowicz wrote in her paper about Lituanie juive 1918-1940 in the YIVO NEWS (1999) :

"...Let us conclude with a phrase borrowed from Odile Suganas, one of the contributors: 'Lithuania does not emit this radiance in situ anymore. It nevertheless continues to live here... in our hearts ...It is a living permanence.' May we hope that this remark rings true to many of our readers."














At the Crossroads


Short stories by Dovid UMRU, a young Litvak writer, a Lithuanian Jew, who was assassinated in Vilna (Vilnius) in the very first days of the Nazi invasion. The stories were published in Kaunas in 1937 and 1939 (ERŠKÈČIAI Apysakos Kaunas 1939 m. Žydµ Moksio Mègèjµ D-jos leidinys. Joselevičiaus spaustuvé, Kaunas, Laisvès al.76 Nr.).
During his short life he expressed his creativity through painting and writting in yiddish.
In a postface to the book, Yitskhok Niborski wrote: 

"Dovid Umru is the most promising writer of these truncated times. His pen name, meaning restlessness, shows us not only his dynamic artistic nature yearning for expression but also the unsteadiness of the times, which do not offer –among the radical alternatives – the choice of rest.  The themes of Umru’s short stories … attest his extreme anticonformism".
In an article issued in Actualité juive (01.18.2007), Henri Minczeles notes that the book has been remarkably well translated into French. He adds that the title of the work, taken from the opening short story, defines the place of Judaïsm in the immediate prewar period.

Excerpts from the book and links to sites where it can be purchased are available on Google Books. This book is a featured offering on decitre.fr

Thursday, March 8, 2012

Article de Ruth Croitoru


Comme l'écrit Ruth Croitoru dans le magazine Enfants cachés, le recueil de Dovid Umru est disponible en Français (depuis 2006) :
 
Odile Suganas a tenu parole. Dans son autobiographie (Mosaïque, éd. Graphein), elle avait revendiqué le droit et le devoir de revisiter la Lituanie et elle est ainsi à l’origine de la traduction française du recueil de nouvelles «A la croisée des chemins» de Dovid Umru, jeune écrivain lituanien de langue yiddish, assassiné en 1941.

Observateur du shtetl, quelque peu désabusé par moments, Dovid Umru croque les personnages des villages aux manigances malicieuses. La vie est régie encore par une conscience rigide des classes sociales et plus d’un soupirant perd sa dulcinée pour plus nanti que lui. Le milieu est hostile aux Juifs, mais l’avenir de la Palestine des pionniers se dessine. Pour l’heure cependant, cette terre sous mandat rejette vers la mer les aspirants de l’immigration. Si le texte qui porte le titre du livre est teinté d’angoisse, l’ensemble,et tout particulièrement la nouvelle «Eternité», est sous-tendu par l’immense espoir d’un monde plus juste.

Dovid Umru est un observateur sans complaisance. Nous aurions aimé l’avoir longtemps pour compagnon de route. Dovid Umru nous manque.

Dovid Umru vu par la Maison de la culture yiddish


Henri Minczeles sur Dovid Umru


Une critique de «A la croisée des chemins et autres nouvelles» parue dans Actualité Juive (Janvier 2007) 


Grâce à sa nièce, Odile Suganas, vient de paraître traduit du yiddish, l’ouvrage de Dovid Umru: A la croisée des chemins et autres nouvelles

 Ce livre nous permet d’apprécier un écrivain assassiné par les nazis. S’il avait survécu, il eut été sans nul doute un des meilleurs hommes de lettres de sa génération.

A l’aide de repères biographiques, une postface de Yitskhok Niborski, ces onze nouvelles remarquablement traduites – dont la première sert d’éponyme à l’ensemble – expriment la situation du judaïsme lituanien dans l’immédiate avant-guerre. Umru – qui signifie l’inquiet – est le nom de plume de Liackovitch.

Né en 1910 à Alytus, un shtetl non loin de la frontière polonaise et mort en 1941, ce militant sioniste de gauche puis proche de la mouvance communiste, débute très jeune dans la littérature comme nouvelliste puis s’investit dans des activités théâtrales. Ses écrits sont une peinture fidèle des aspirations de la jeunesse juive en Lituanie.

Dans « Tourmentes », on y rencontre des haloutzim dans des fermes – écoles, des colonies agricoles où le travail manuel est la règle et l’apprentissage de l’existence communautaire une nécessité. Ils aspirent à faire leur aliya, mais bien peu parviendront à gagner Israël.

D’autres récits relatent les conditions d’existence des ouvriers, issus de milieux très humbles et qui doivent gagner durement leur vie dans une société inégalitaire, le tout sur un fond d’antisémitisme qui sévit dans les différents milieux de la société.

Enfin, deux nouvelles : « Le Saint-Jacques » et « Nuit » relatent les persécutions qui frappent les Juifs d’Autriche et d’Allemagne fuyant le nazisme, annonciatrices de la tragédie qui va s’abattre sur l’Europe.

Toute son œuvre dénote un anticonformisme, une révolte qui s’accompagnent d’une prise de conscience contre les injustices et l’ordre établi. Malgré le pessimisme qui parcourt son œuvre, le suicide ou l’automutilation, d’autres jeunes juifs sont animés d’un vibrant espoir dans un avenir qui devait s’annoncer radieux. Mais la Shoah a tout anéanti.